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De Hara-Kiri à Charlie Hebdo

Présentation :

 

Le but de ces pages est de vous fournir une documentation la plus précise et la plus complète possible afin que vous vous y retrouveriez entre les différentes éditions, de Hara-Kiri à Charlie Hebdo, entre les différentes périodes.

Vous y retrouverez les différents protagonistes, et vous pourrez observer l’évolution des différents titres.

Peut-être même que cette modeste nomenclature fera que vous vous intéressiez un peu plus à ces différentes publications qui ont marquées, marques et marqueront à tout jamais la presse satirique.

Quelques titres ou articles ayant un caractère particulier sont en consultation libre.

Vous trouverez différentes rubriques, le classement par titres, une chronologie générale, la liste des nombreux intervenants.

 

Introduction :

 

En 1960, il n’y avait rien ou pas grand-chose dans la presse satirique, et puis arrive Hara-kiri. Fruit d’une rencontre aussi improbable que déterminante entre Bernier et Cavanna (sans oublier les autres trublions sans qui rien ne se serait fait) leur collaboration marquera le début d’une aventure incroyable, l’union de textes de dessins et de photos d’avant-garde, du jamais vu, de l’expérimental quoi !

 

Au début, pas de zizi, pas de caca, presque pas de photo, mais le bébé n’allait pas tarder à ressembler au monde qui l’entourait…

Déjà, sure d’accomplir là leur chef d’œuvre, ces Messieurs nous signalaient dès le N°2 d’Hara-Kiri « Ne jetez surtout pas votre Hara-kiri après l’voir lu… Car ce numéro vaudra de l’or dans quelques années ! » Ils ne pensaient pas si bien dire !

 

Le style « absurdo scato » encore sous jacent est pourtant bien né là et beaucoup s’en inspireront…

Cette nouvelle façon de penser, efficacement présentée et illustrée éclairera et dérangera les esprits bien pensant. Cette manière très provocatrice de présenter les choses du monde, radicalement humaine, avangardiste, et usant de l’absurde, provoquera un chamboulement des esprits et donnera un nouveau style à l’esprit critique qui fera la légende d’Hara-Kiri.

 

Trop en avance sur son temps, les incidents de parcours, les divergences, se passeront et assurément, cet esprit la demeurera. L’avenir de l’homme n’est il pas de se poser des questions sur lui-même, sur ses contractions et sur ce qu’il y a de pire en lui.

 

Entre les premiers et les derniers numéros d’Hara-Kiri, il n’y a pas grand-chose de commun ; Au fil des ans, l’équipe se modifie, le lecteur aussi ! Et puis, vers la fin, certains semblent même constater que c’est désormais « le cul » qui attire le lecteur d’Hara-Kiri ! Même si l’intention est de faire « du cul rigolo » les derniers numéros dont le spécial « Exhibition in Paris » ne comporte plus que ce genre de photos,

 

Depuis, et dans un autre registre, Charlie Hebdo a repris le flambeau et c’est peut-être (sûrement) le journal le plus engagé contre l’injustice, la bêtise, les extrêmes de toutes sortes, et qui depuis le début, pari pour que le dessin nous le révèle, que dis-je, nous l’explose à la figure. C’est toujours redoutable, plus que jamais !

 

Au début du monde, en 1960, c’était le texte qui prévalait, Cavanna l’infatigable rédacteur, nous offrait un condensé déjà illustré de petits dessins ; c’était discret, presque timide.

 

Et puis les dessinateurs se sont exprimés, ils ont grandi, ils ont même changé, certains ont tenu, d’autres nous ont quitté mais ils ont pris de plus en plus de liberté pour nous parvenir tel qu’ils sont aujourd’hui…

 

Maintenant, les journalistes se sont plutôt bien accoquinés de ces terribles dessinateurs et ils collaborent pour nous servir des articles et reportages incroyablement illustrés. La férocité des dessins met en lumière le travail journalistique et l’enjolive.

 

Les collaborateurs actuels de Charlie Hebdo sont les héritiers (ils peuvent vraiment se le revendiquer !) du travail effectué depuis 1960, je ne sais pas si nouveaux se revendiquent des anciens mais la relève est la, et bien la !

Chacun dans leurs styles, ils concourent et nous aident à garder les pieds sur terre.

 

Depuis presque 50 ans, leurs centres d’’intérets sont toujours les mêmes; la religion, l’écologie, la dénonciation des travers de la société et la politique ont toujours fait partie de leurs préoccupations, la publicité était particulièrement visée dans Hara-Kiri ; la provocation était aussi sa marque de fabrique.

 

Dès 1960, des articles anti-pub, anti-chasse, anti-con (pardon pour l’assimilation) égrènent les pages d’Hara-Kiri,

Militant pour le progrès mais que la politique emmerde, Cavanna écrit : « quiconque se jette dans la bagarre politique et n’est pas con au départ, le devient rapidement » et que faire de la politique c’est « se mettre au niveau du plus con »

 

Si Georges Bernier est notre père spirituel, François Cavanna est notre mère nourricière ; depuis toutes ces années, il nous abreuve de ses réflexions, de sa sensibilité, de son intelligence et de sa façon, toujours très intuitive mais pas toujours très admise, de voir le monde et la société. Cet homme la est un visionnaire, un surdoué, regardez comme il dessinait à 12 ans.

 

Ils se feront au fil du temps beaucoup d’ennemis. Encore aujourd’hui, les même ou d’autres se portent en victime de ces « insupportables intolérants »

 

Les tensions entre anciens, exclus, déchus, de Hara-Kiri à Charlie Hebdo en passant par la Grosse Bertha demeureront.

 

Des journalistes spécialisés ont remplacés les rédacteurs francs-tireurs, les photos ont quasiment disparues, Charlie Hebdo ne ressemble pas à Hara-Kiri, ce n’était d’ailleurs pas le but, pourtant, on retrouve toujours en dernière page de Charlie Hebdo, ce clin d’œil à Hara-Kiri, dans la rubrique : « LES COUVERTURES AUXQUELLES VOUS AVEZ ECHAPPE »

 

Longue vie aux esprits bêtes et méchants, avec intelligence !

 

                                                                                                                             Ceyl  Baurdelle

 

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